dimanche 18 novembre 2012

"Un jour on a jamais rien vu", de Simon Alloneau

Supplément de la revue de poésie Décharge, la collection Polder permet souvent de découvrir de nouveaux poètes, jeunes ou moins jeunes, dont les styles éclectiques tranchent sur l'élitisme de nombreuses publications (revues ou éditions).
Bref, le dernier Polder en date, "Un jour on a jamais rien vu" de Simon Allonneau, m'a plu comme pas toujours des fois.
Est-ce que c'est de la poésie ? A vrai dire, on s'en fout. C'est de la poésie de loubard, en tout cas, et ça, ça n'a pas de prix. Dans ce recueil, beaucoup de formules sont poétiques. Les mises en situation sont poétiques. Que demander de plus ? En plus, ce recueil se lit bien, atout non négligeable.
Et puis, Simon Allonneau ne s'embête pas avec plein de choses. Son grand-père de 99 ans passe sa journée à fumer, les gosses sont interdits de yaourts.
Dans l'écriture, il faut savoir lâcher prise.
L'auteur aime raconter des histoires de tous les jours, décalées. Il s'interroge aussi souvent sur sa mort et là c'est moins drôle. Mais ça passe...
Son recueil est une suite de poèmes qui se succèdent les uns aux autres sans interruption ou presque. Autre leçon de liberté.
Bon, les vieux poètes diront sans doute que quand même décidément ce jeune il exagère un peu, on a beau être dans la France de 2012 (!), y a des limites. Je les laisse donc ruminer sur ces quelques extraits bien sentis :
"Je ne veux pas mourir cette semaine parce que / j'ai quelque chose à faire la semaine prochaine".
"Madame / si vos enfants n'ont pas les épaules, ils n'ont rien à faire ici; qu'ils quittent l'école et commencent une formation / patineuse".
"on va aimer les chiottes".
"On se serre la main pour savoir qui a la plus grosse main".
"Pendant que les chiens pissent à tous les arbres, / je pense à me poncer les doigts".
Quant aux autres lecteurs qui ont envie d'en savoir plus sur ce recueil, allez sur le site de la revue Décharge : http://www.dechargelarevue.com/


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