dimanche 22 février 2015

"Le derrière du ciel", d'Etienne Paulin




"Le derrière du ciel" n'échappera pas à la règle selon laquelle j'aime toujours autant les poèmes d'Etienne Paulin. Mais pour ne pas trop me répéter, pour éviter du moins certaines redites, parce que les caractéristiques varient aussi d'un recueil à un autre, je vais cette fois-ci me concentrer sur le sens aigu de l'observation dont fait preuve l'auteur.
Dans ce monde qui serait divisé en autant d'intuitions que d'objets, entre les blancs nombreux, entre ces éblouissements du soleil en plein été, qui séparent les strophes de "Le derrière du ciel", il est possible d'imaginer plein d'autres histoires. Comme si Etienne Paulin ne nous racontait que les bribes d'une aventure. Les objets décrits, leur position dans l'espace, semblent servir de paravents à une intimité qui se déroberait.
Dans ce livre, on peut dire que l'absence est toujours là, et c'est bien ce qui me le fait lire, afin d'en rechercher le secret.
Si vous souhaitez vous familiariser avec cette riche poésie (d'images et de termes employés), je vous conseille en priorité la lecture de "Le derrière du ciel", car ce recueil se lit plus facilement que certains des précédents du même auteur que j'ai chroniqués, ce qui n'enlève rien à leurs qualités respectives.
Un poème pour exemple :
 
"chantons les clichés    encore du rimmel
des énormes bagues
et de vastes franges
 
pommeau de l'arrosoir au pied des sycomores
l'auto dont les pneus fondent entre les noistiers
 
visage noir et blanc de la diva colorature
- parfois le cadre est rond   il n'y a plus
qu'à transporter le monument
jusqu'aux pompes funèbres
 
goutte contre la vitre frémit sinue
quelque chose d'elle continue
 
voix blanche   tremble et ne vibre plus
tenant le dernier lustre   dernière
écaille de la note".
 
Je précise que la vignette de couverture est d'Isabelle Clément.
Pour en savoir plus sur "Le derrière du ciel", vendu au prix de 10 €, vous pouvez aller faire un tour sur le site des éditions Henry : http://www.editionshenry.com

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